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Vraie Vie en Dieu et Vassula Ryden

Action légale contre Infovassula.ch:

tout ce qui s'est passé

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Comme j'ai déjà informé dans un article précédent, un procès a été intenté contre moi par la Fondation pour la Vraie Vie en Dieu et Vassula Ryden. En janvier 2012, la cause fut jugée irrecevable par le juge pour des raisons techniques. Depuis, j'ai échangé des lettres avec les avocats belges de la Fondation et de Mme Ryden. J'attendais de voir si la question pouvait être résolue avant d'écrire un compte-rendu. Mais, vu que la Fondation a récemment publié une déclaration conclusive partisane, j'ai décidé que le moment était venu de vous raconter tout ce qui s'est passé et ce qu'il en est vraiment.

 

 

1. Le document du Patriarcat de Constantinople.

Le 16 mars 2011, le Patriarcat de Constantinople publia sur son site une annonce concernant Vassula Ryden. En quelques heures, l'information avait été reprise par de nombreux sites, la plupart d'entre eux orthodoxes, qui mirent à disposition des traductions du document (qui était écrit en grec ancien) et le présentèrent le plus souvent comme une excommunication de Mme Ryden. Je repris l'information sur mon site, mentionnant au conditionnel que selon divers sites orthodoxes, le document serait une excommunication.

J'ai ensuite tenté de confirmer cette interprétation. Malheureusement, mes tentatives précédentes pour obtenir des informations du Patriarcat ou de ses représentants locaux avaient toujours échoué. J'ai donc contacté une personne orthodoxe de la Suisse, qui  dans d'autres occasions avait pu m'informer correctement sur des questions relatives aux Eglises Orthodoxes. Cette personne lut la traduction française du document (http://orthodoxologie.blogspot.com/2011/03/enfin-declaration-concernant-vassoula.html)  et le considéra une excommunication à cause de la manière dont il avait été formulé, confirmant ainsi ce que de nombreux sites orthodoxes soutenaient. J'ai donc modifié mon article le 24-25 mars 2011, afin d'affirmer que le document était une excommunication formelle de Mme Ryden.

Une discussion avait commencé sur le net concernant la nature du document. Certaines personnes disaient que le document n'était pas signé et donc n'avait aucune valeur, bien qu'il figure sur le site officiel du Patriarcat. D'autres personnes signalaient des problèmes de traduction, que je portai à l'attention du traducteur anglais du document, qui aborda la question sur son blog. Les sites de la Vraie Vie en Dieu ne parlaient pas de la question, exception faite d'un article du Père Abberton, dans lequel il se limitait à écrire de manière énigmatique que le document "n'est pas ce qu'il semble", sans d'autres explications.

Le 14 avril 2011, je lus une discussion sur Wikipedia, qui mentionnait des arguments canoniques détaillés, qui me firent cette fois-ci mettre en question le fait que le document soit une excommunication formelle de Mme Ryden, et je décidai de modifier à nouveau l'article, en le précédent d'une "Note Importante" en gros caractères rouges signalant l'existence d'arguments contestant le document comme étant une excommunication.

J'en informai mes listes de contacts (http://fr.groups.yahoo.com/group/infovassularyden_francais/message/24). Je donnai des explications plus détaillées au groupe de contacts anglais (langue principale de mon site), que je traduis à continuation: 

Comme vous le savez, le mois dernier le Patriarcat de Constantinople publia une annonce condamnant les enseignements de Vassula Ryden. L'information fut immédiatement reprise par des blogs orthodoxes, qui considérèrent le document comme une excommunication de Mme Ryden. Bien qu'à ce jour, je n'ai pas eu connaissance d'un commentaire officiel ou public de Mme Ryden ou de son site Internet principal, quelques-unes de leurs objections concernant le document sont connues.

Les principales objections concernent la traduction du décret original en grec. Ces objections ont été adressées par le blog Mystagogy (http://www.johnsanidopoulos.com/2011/04/my-translation-of-decree-against.html).

Hier cependant, j'ai eu connaissance d'objections de nature canonique, relatives à la procédure qui devrait être suivie pour excommunier une personne de l'Eglise Orthodoxe. Bien que je ne sois pas une experte en droit canonique ni une orthodoxe, je considère ces objections raisonnables. (…)

Par conséquent, à la lumière de cette nouvelle information, j'ai décidé hier d'éditer l'article sur le décret en accord avec les remarques ci-dessus, et de considérer le document comme une "condamnation" (Texte original en anglais: http://groups.yahoo.com/group/infovassularyden_english/message/34 ).

 

Finalement, le 21 mai 2011 (un mois après ma correction), la Fondation pour la Vraie Vie en Dieu publia une déclaration dans laquelle ils disent que le document n'est pas une excommunication, mais une accusation d'hérésie. J'ajoutai cette nouvelle information sur le site, reproduisant les parties principales de la déclaration, que je traduisis en français et espagnol, car la déclaration n'était pas disponible en ces langues (et ne l'est toujours pas à cette date).

Je considérai la question finie. Mais quelques mois après, en juillet 2011, je reçus une lettre des avocats belges de la Fondation, m'annonçant leur intention de me porter devant la justice pour avoir porté atteinte à l'honneur et à la réputation de Mme Ryden et de sa Fondation (j'ai déjà donné un compte rendu de cette partie de l'histoire dans l'article suivant: http://www.infovassula.ch/laporteetroite.htm)

 

2. L'audience devant le juge

La Fondation pour la Vraie Vie en Dieu avait engagé un important cabinet d'avocats basé dans le Royaume Uni avec des bureaux dans le monde entier. Apparemment, le procès allait m'être intenté en Belgique, parce que fin mars 2011 – alors que j'étais convaincue que le document du Patriarcat était une excommunication – j'avais écrit aux Evêques belges à ce sujet. Une personne liée au Diocèse de Namur avait donné une copie de mon courriel à l'organisation de la Vraie Vie en Dieu.

Je vis en Suisse, et donc devoir aller me défendre dans un autre pays était une difficulté supplémentaire. D'autre part, je ne pouvais pas dire que c'était quelque chose d'inattendu: une personne qui avait quitté le groupe de la Vraie Vie en Dieu (VVD) quelques années auparavant et qui avait connaissance de certaines questions internes au groupe, m'avait dit que cela faisait des années qu'ils cherchaient une manière de me faire un procès à cause de  mon site.

Pendant l'été/automne 2011, alors que j'attendais de voir si le procès allait effectivement m'être intenté, je pris quelques décisions importantes. La première, fut de choisir de ne pas prendre un avocat. J'allais affronter toute la question de la même manière que j'avais entrepris le site: avec foi et confiance en Dieu. J'aurai fait de mon mieux avec mes propres moyens limités, qui étaient bien en dessous des ressources à la disposition d'une organisation comme celle de Mme Ryden.

Je suis particulièrement reconnaissante à deux associations d'information sur les nouveaux groupes religieux et les sectes (en Belgique et en Suisse), qui me fournirent une aide précieuse, en particulier une association basée en Belgique, qui m'offrit gratuitement une évaluation légale de mon cas.

Je pris aussi la décision de rendre la question publique en écrivant un article sur mon site. Je reçus beaucoup de correspondance de soutien, ainsi que des gestes d'une incroyable générosité. Un prêtre diocésain me téléphona pour me dire que le conseil paroissial avait décidé de faire une collecte pour m'aider à payer mes frais légaux. Je lui expliquai que j'allais me défendre seule et que par conséquent je n'allais pas avoir de frais que je ne pourrais affronter, mais que je comptais sur leurs prières. Une dame française, qui vit à proximité de la frontière belge, m'écrivit pour m'offrir sa chambre d'hôte quand j'aurais dû me présenter au tribunal à Bruxelles. Des personnes offrirent des Messes et prièrent pour moi. Et cela fit une grosse différence. L'Eucharistie était une partie essentielle de mes journées, et même dans les moments les plus difficiles, j'étais rappelée en prière que je ne devais pas avoir peur mais confiance.

Entretemps, les avocats de la Fondation m'avaient envoyé des lettres me demandant qui était mon avocat et me disant que si je ne me présentais pas à l'audience du 6 janvier 2012, ils auraient demandé un jugement par défaut. Je les assurai de ma présence.

Mais la semaine précédant l'audience, je reçus une lettre très différente, dans laquelle les avocats me disaient qu'il n'était pas nécessaire pour moi d'aller à Bruxelles, et que je devais seulement accepter un "calendrier de conclusions". Qu'il s'agissait d'une audience d'introduction et que le juge n'allait pas autoriser les parties à plaider. Je me demandais pourquoi ils ne l'avaient pas dit auparavant et s'il y avait quelque chose qu'ils ne disaient pas. Les documents légaux que j'avais reçus à la maison indiquaient clairement que je devais me présenter devant le juge à l'audience ou envoyer un avocat enregistré au barreau belge. De plus, mon mari et moi avions payé à l'avance nos billets d'avion low-cost et non remboursables, ainsi que la chambre d'hôtel à prix réduit. J'ignorai leur lettre.

Quand nous sommes arrivés au tribunal, l'avocate de la VVD était déjà là et tenta à nouveau de me faire accepter un "calendrier de conclusions". Je lui répondis que je n'allais rien accepter en dehors de la présence du juge. Elle me dit à nouveau que je n'allais pas être autorisée à présenter des arguments au cours de cette audience.

Quand notre cas fut appelé, l'avocate commença par se plaindre de mon attitude, mais la juge l'arrêta pour lui dire qu'il y avait de sérieux problèmes de procédure avec son cas, parce qu'il s'agissait d'une action en cessation et elle ne pouvait donc pas demander des dommages. Et que le cas devait être jugé sur le fond. Cependant, si j'étais d'accord, la juge était disposée à la laisser réintroduire la cause le jour même et écouter les conclusions.

L'avocate dut donc faire le nécessaire et payer les frais pour la réintroduction de la cause. On me demanda de signer une lettre de "comparution volontaire". Deux heures après, l'audience eut lieu et se focalisa principalement sur ce qui m'avait porté à écrire que Vassula avait été excommuniée et si la manière dont j'avais corrigé l'information pouvait être considéré l'équivalent d'une rétractation légale. La juge nous assura qu'elle prendrait une décision avant la fin du mois et tint parole.

 

3. La cause est jugée irrecevable

Cependant, la décision du juge fut de considérer la cause irrecevable. Selon les motivations du jugement (http://www.infovassula.ch/laporteetroite.htm#trib), la cause était entièrement en dehors de la compétence du Juge des référés et présentait une série de problèmes procéduraux apparemment inconciliables. C'est pour cela que les dépens furent laissés à la charge des demanderesses (la Fondation + Mme Ryden). Ceci renvoyait tout le monde à la case départ.

 

4. J'accepte de publier une rétractation formelle

Vers la fin février 2012, je reçus une lettre des avocats de la Fondation et de Mme Ryden, dans laquelle ils me disaient que leurs clientes étaient disposées à renoncer à la réintroduction de la cause auprès d'un autre tribunal si j'acceptais un nombre limité de demandes. Il s'agissait principalement de la publication d'une rétractation sur mon site avec copie aux Evêques belges.

Je décidai d'accepter leur offre pour deux raisons. Premièrement, pendant l'audience la juge avait considéré que la question aurait pu facilement être résolue en dehors des tribunaux et que j'aurais dû essayer d'arriver à un accord avec eux, en dépit des fausses affirmations et menaces contenues dans la première lettre qu'ils m'avaient envoyée. Deuxièmement, la juge a constaté que j'avais corrigé l'information et publié la déclaration de la Fondation et que j'avais pensé que cela était suffisant, mais considéra "difficile" de décider si cela était l'équivalent d'une rétractation.

Le 27 février 2011, j'acceptai de publier une rétractation formelle (que j'écrivis moi-même) et proposai de la maintenir en ligne jusqu'en février 2013, bien qu'un ami me signala qu'aucun juge l'aurait ordonné pour une période aussi longue, tenant compte du fait que j'avais corrigé l'information 10 mois auparavant. J'envoyai une copie aux évêques belges. Bien que cela n'ait pas été requis, mais comme signe de bonne volonté envers la Fondation et Mme Ryden, je décidai d'enlever de deux articles des commentaires que j'avais faits et qui avaient irrité la Fondation.

Je pensais que cela aurait mis fin à toute la question, mais je me trompais. Je continuai à recevoir des lettres des avocats me demandant de reconnaître dans ma rétractation que j'avais eu un comportement fautif, qui avait causé un dommage à la réputation de leurs clientes. Un comportement fautif dans le cas présent, suppose un manque de diligence et une indifférence envers les conséquences de ses actes. Dans le cas de la calomnie ou diffamation (qui est le terme utilisé par la Fondation dans sa déclaration) cela suppose une conduite méchante comprenant le dol spécial constitué par l'intention de nuire. Or, mon comportement – qui est documenté – ne peut en aucune manière correspondre à ces définitions.

 

5. La Déclaration conclusive de la Fondation

Comme je me suis refusée de reconnaître un comportement fautif ni des dommages, la Fondation pour la Vraie Vie en Dieu trouva une manière de contourner l'obstacle en suggérant tout simplement le contraire: que j'avais reconnu avoir eu un comportement fautif et diffamatoire, et que c'est pour cela que j'ai publié la rétractation, comme vous pouvez le constater en lisant leur récente déclaration (http://www.defending-vassula.org/orthodox-falsedeclaration?lang=fr). Et pour être précis: je n'ai pas présenté d'excuses, mais j'ai exprimé des regrets. De plus, certaines personnes qui ont lu la déclaration sont restées avec l'impression que la rétractation avait été ordonnée par un tribunal, ce qui n'est pas le cas.

 

Maria Laura Pio

27 avril 2012