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Vassula accuse l'Eglise de vouloir éliminer le Nom de Dieu des Saintes Ecritures

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Vers la fin décembre 2010, Mme Vassula Ryden envoya une lettre par courrier électronique à ses lecteurs pour commenter un article publié sur le journal britannique Daily Telegraph, qui rapportait la plus récente des actions anti-chrétiennes entreprises par la Commission Européenne. Cette dernière fit imprimer plus de 3 millions d'agendas destinés aux écoles secondaires de la Grande-Bretagne, dans lesquels sont indiquées les fêtes musulmanes, hindoues, sikh, juives et chinoises, ainsi que les dates clef de l'histoire de l'Union Européenne, mais aucune fête chrétienne. Même le jour de Noël a été laissé en blanc! (http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/eu/8207411/European-Commission-criticised-for-omitting-Christmas-on-EU-school-diary.html)

Les commentaires de Vassula furent reproduits sur plusieurs blogs de langues anglaise et espagnole, que nous traduisons ci-dessous en français:

Jésus nous avait déjà avertis que Noël (Sa Naissance) serait attaquée et serait éliminée et remplacée par le mot "Heureuses Fêtes". Ceci est devenu évident il y a deux ou trois ans déjà. Mais ceci n'est pas la fin de ce que prétendent les franc-maçons, parce que ce sont eux qui maintiennent vive la division de l'Eglise, et bientôt ils commenceront à attaquer aussi la Divine Liturgie pour éliminer le Corps et le Sang du Christ. Ils sont même en train de débattre sur l'élimination du nom de Dieu (Yahvé) des Ecritures, sous prétexte qu'il est trop Sacré pour être écrit dans la bible et trop Sacré pour être chanté par des choeurs ou prononcé par nous. Rappelez-vous comment Yahvé me répéta au début quatre fois de suite: "Yahvé est Mon Nom", quand je Lui ai demandé qui me guidait vraiment.

Cependant, les franc-maçons n'atteindront pas leur objectif. Dieu interviendra bientôt, avec le feu, pour mettre fin à cette abomination, qui est en augmentation. La VVD [Vraie Vie en Dieu] est aussi persécutée par les franc-maçons, parce qu'elle est puissante, et je suggère à toutes les personnes de la VVD de se retrousser les manches et redoubler leurs efforts et leur travail dans ce qu'ils ont été appelés à accomplir. Nous voyons à quel point sont devenus plus agressives leurs attaques contre moi et contre la VVD, et à quel point ils sont bien organisés pour détruire l'oeuvre de Dieu. Il n'y a pas de temps à perdre.

En Christ,

Vassula

Depuis de nombreuses années, Vassula soutient que la Franc-maçonnerie est à blâmer pour la non-reconnaissance de ses écrits par l'Eglise Catholique. Cette affirmation est peu convaincante, car la Franc-maçonnerie milite en faveur d'une unité des religions à un niveau spirituel et syncrétiste (= non basée sur les croyances). Or, l'unité promue par Vassula va dans cette même direction. Par exemple, en contradiction avec le Magistère constant de l'Eglise (http://www.pseudomystica.info/tligfaq_fr.htm#mayvassula ), elle insiste sur la célébration et la réception commune des Sacrements entre les Eglises chrétiennes (de manière ordinaire), en particulier de l'Eucharistie, en l'absence de l'unité doctrinale, qui viendrait "après". En revanche, elle attribue une importance extraordinaire à d'autres aspects, comme par exemple son insistance sur la nécessité d'unifier les dates de Pâques (mais curieusement pas celles de Noël), ce qui d'après elle, portera la paix globale (voir: http://www.pseudomystica.info/tligcrecan_fr.htm).

Mme Ryden se comporte souvent comme si ses messages et sa personne seraient au-dessus des Ecritures et de l'autorité de l'Eglise, sur la base qu'elle parle au nom de Dieu. Quiconque manifeste une critique envers ses écrits est automatiquement étiqueté comme "ennemi", "persécuteur" e fréquemment accusé d'être un franc-maçon ou coupable de blasphème contre l'Esprit Saint. Elle prêche régulièrement la méfiance envers les "autorités ecclésiastiques", qui ne la reconnaissent pas comme une prophète authentique. Elle organise des retraites et des pèlerinages inter-religieux où est pratiquée la "vraie unité spirituelle": une sorte de nouveau christianisme qui obéit directement à Jésus, car "Son Eglise" ne le reconnaît pas quand il parle à travers Vassula (voir: http://www.pseudomystica.info/tligmeteor_fr.htm)

Cette récente lettre de Vassula manifeste que sa connaissance des Ecritures et de la Tradition est limitée. Mme Ryden écrit:

"Ils sont même en train de débattre sur l'élimination du nom de Dieu (Yahvé) des Ecritures, sous prétexte qu'il est trop Sacré pour être écrit dans la bible et trop Sacré pour être chanté par des choeurs ou prononcé par nous. Rappelez-vous comment Yahvé me répéta au début quatre fois de suite: "Yahvé est Mon Nom", quand je Lui ai demandé qui me guidait vraiment."

Vassula fait référence à une lettre de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements du 29 juin 2008. La version française de la lettre n'est pas disponible dans l'Internet, mais on peut y trouver de bons résumés (par exemple: http://www.zenit.org/article-19201?l=french). Les citations que nous ferons de la lettre de la Congrégation seront donc des traductions libres des versions anglaise et espagnole qui sont disponibles en ligne (http://www.adoremus.org/CDW_NameofGod.html et http://knol.google.com/k/carta-a-las-conferencias-episcopales-sobre-el-nombre-de-dios#). La Congrégation pour le Culte Divin envoya  cette lettre à toutes les conférences épiscopales "par directive du Saint Père". En résumé, la lettre rappelle aux évêques que "dans les célébrations liturgiques, dans les chants, et dans les prières, le Nom de Dieu sous la forme du Tétragramme YHWH ne doit pas être utilisé ni prononcé" et qu'il "doit être traduit par l'équivalent de Adonaï/Kurios" (qui signifient" Seigneur" en hébreu et grec respectivement) dans les traductions en langues modernes du texte biblique destinées à un usage liturgique dans l'Eglise.

 

Le Nom Sacré de Dieu dans la Bible et la Tradition

Dans l'Ancien Testament, Dieu se révèle progressivement et sous diverses dénominations. Un passage clef de l'Exode (Ex 3, 13-15) est la révélation faite à Moïse du Nom de Dieu, qui en hébreu s'écrit avec 4 consonnes généralement transcrites dans notre alphabet avec les lettres: IHWH ou YHWH. Ces quatre lettres constituent le Nom Sacré de Dieu ou "Tétragramme" (= une parole de 4 lettres). Ce Nom Sacré figure dans plusieurs livres de l'Ancien Testament, comme par exemple, la Genèse, Isaïe, les Psaumes, etc.

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      Le Nom Sacré de Dieu écrit en hébreu (le Tétragramme).

Dans l'ancien Israël, le Nom de Dieu était considéré une expression de "l'Infinie Grandeur et Majesté de Dieu" et retenu imprononçable. C'est pourquoi, lorsqu'un Juif lisait les Saintes Ecritures, chaque fois qu'il trouvait le Tétragramme YHWH, il disait à sa place "Adonaï" ("le Seigneur"). Cette même Tradition fut observée par les Apôtres, comme le rappèle la Congrégation pour le Culte Divin: "...le tétragramme sacré n'a jamais été prononcé dans le contexte chrétien, ni traduit dans aucune des langues dans lesquelles la Bible a été traduite".

Au IIIème siècle avant Jésus-Christ, lorsque la communauté juive, qui vivait à Alexandrie (Egypte), décida de traduire la Bible hébraïque en grec, la Tradition fut respectée et le Nom Sacré de Dieu YHWH fut traduit en grec avec le mot Kurios, qui signifie "Seigneur". Ainsi, chaque fois que dans le texte hébreu nous trouvons le Tétragramme, le texte grec - appelé la Septante - le traduit avec "Le Seigneur", rendant ce titre la forme d'exprimer le Nom Sacré de Dieu. Comme l'explique la Congrégation: "ce fait a eu d'importantes conséquences pour la Christologie du Nouveau Testament". Effectivement, les auteurs des livres du Nouveau Testament écrirent en grec et prirent leurs citations de la Septante, la version grecque de l'Ancien Testament. Ils ont ainsi utilisé le titre "Le Seigneur" pour proclamer la divinité de Jésus (voir la lettre de la Congrégation pour des exemples).

L'apparition et l'utilisation du mot "Yahvé" dans certaines Bibles et l'habitude de le prononcer, sont des phénomènes récents. Selon le Dr. Ian Elmer de l'Université Catholique de l'Australie: "Ce n'est que dans les années soixante que fit son apparition un mouvement mondial dans la théologie moderne, particulièrement parmi ceux qui étudiaient la Bible, pour restaurer le Nom Sacré fraîchement "re-découvert". (...) C'est pour cela, que la majorité des bibles hébraïques et chrétiennes contiennent aujourd'hui "Yahvé" au lieu de SEIGNEUR ou YHWH - mais cela ne représente pas le texte original." (1)

L'hébreu est une langue sémitique, qui s'écrit sans voyelles. Lorsque l'indication des voyelles fut ajoutée au texte biblique au Moyen-Age (le texte dit "massorétique"), les voyelles du Nom Sacré de Dieu YHWH ne furent pas indiquées. Ces voyelles et, par conséquent, la prononciation de YHWH demeurent un mystère pour le Judaïsme et le Christianisme. La forme plus communément utilisée "Yahvé" n'est rien de plus qu'une supposition parmi d'autres.

Le fait que les Saintes Ecritures inspirées par Dieu n'indiquent pas la prononciation de Son Nom Sacré, maintenant ainsi dans le mystère la signification même du Nom, doit être considéré comme faisant partie de la Révélation. Au lieu de se demander comment le Nom Sacré devrait être prononcé, les Ecritures nous invitent plutôt à méditer sur ce que Dieu nous révèle de Lui-même en omettant cette information. Comme le remarque le Dr. Elmer, le Dieu que Moïse "rencontra dans l'arbuste ardent ne peut pas être simplement réduit à un nom."

C'est à la lumière de ces considérations, que le Saint Père demanda à la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements d'établir les directives, qui doivent être observées pour demeurer fidèles au texte biblique et à la Tradition transmise par les Apôtres. Ces directives ne devraient pas être considérées comme "nouvelles", mais plutôt comme la correction d'un phénomène récent, qui porte à s'éloigner de l'interprétation authentique des Ecritures.

 

De retour à Vassula

Mme Ryden affirme dans sa lettre que la Congrégation a pour objectif "l'élimination du Nom de Dieu (Jahvé) des Ecritures". Comme expliqué ci-dessus, l'intention de l'Eglise n'est pas d'éliminer le Nom de Dieu des Ecritures, mais de demeurer fidèle au texte biblique (qui ne contient pas la parole "Yahvé") et à la Tradition qui nous le transmet, "afin que la Parole de Dieu, écrite dans les textes sacrés, puisse être conservée et transmise de manière intégrale et fidèle" et que la traduction de la Bible dans les langues vernaculaires soit "une transposition fidèle et exacte des textes originaux".

Alors, que penser de l'affirmation de Vassula: "Yahvé me répéta au début quatre fois de suite: Yahvé est Mon Nom"? De fait, elle est en train d'affirmer que Dieu lui révéla comment prononcer son Nom Sacré. En d'autres mots, il lui aurait donné les voyelles du Tétragramme. Au-delà du fait que ceci pourrait être considéré comme une "nouvelle Révélation" (en contradiction avec les Ecritures et la Tradition, et par conséquent mettant en évidence la non-authenticité des messages), on ne peut que constater qu'au lieu d'aider à mieux comprendre les Ecritures, les messages et les enseignements de Mme Ryden favorisent une lecture superficielle et littérale de la Bible, qui fait fi de l'histoire du texte biblique, de la Tradition et du rôle de l'Eglise du Christ dans la transmission et l'interprétation correcte de la Parole de Dieu.

Maria Laura Pio

14 février 2011

 

(1) Pour un approfondissement de la question, nous conseillons la lecture de l'article en anglais du Dr. Ian Elmer: What is God's Name? (http://www.catholica.com.au/gc0/ie2/141_ie_110310.php ). Autrement, un article en français sur le même thème serait celui proposé par Wikipedia:http://fr.wikipedia.org/wiki/YHWH . L'agence Zénit a également un article plus simple expliquant les points principaux de la lettre de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements: http://www.zenit.org/article-19201?l=french.

 

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